Il y a quelques semaines, la toute fraiche et pailletée de bleu Ellie Goulding faisait sensation outre-Manche en remportant d’un coup d’un seul le BBC Sound Of 2010 et le Critic’s Choice Award aux Brits, un Grand Shelem inédit promettant au public un premier album décoiffant de la part d’une jeune fille dont on connaissait à peine 2 très bons mais peu éloquents singles et quelques démos arrivées à nos oreilles par des voies peu légales. À l’instar d’une Adele qui a fort bien réussi son exportation américaine, d’une Corinne Bailey Rae qui a fort bien loupé son deuxième disque et d’un MIKA qui a fort joliment mis un terme à sa carrière à la rentrée dernière en publiant un recueil de faces Z en guise d’album, voilà que la presse britannique nous imposait encore l’artiste qui trusterait les radios dans les mois à venir et que nous – pauvres victimes des refrains mange-cerveau - finirions donc par aimer, que ça nous plaise ou non.
Et bien une fois n’est pas coutume (quoique… bref), nous saluons ici la clairvoyance de nos amis journaleux UK et leur en sommes même reconnaissants. Co-produit par Starsmith, remixeur attitré des plus récentes mainstream-pop stars (GaGa, Katy Perry, Little Boots, etc.), Lights répond aux nouveaux standards d'une pop électronisée et vocodée en y apposant les délicieuses valeurs ajoutées que sont les racines acoustiques qu’on devine en filigrane et, avant tout, la voix d’Ellie. Une voix gymnaste et toujours sur le fil, convaincue et convaincante, qui parvient même à transcender des textes (tous signés par Ellie) pour la plupart simplistes, exprimant les états les plus banals du sentiment amoureux au moyen de métaphores dignes d’un bon élève de CM1 (le saviez-vous ? Le big love fera « étinceler vos yeux » et vous verrez jaillir de votre être un torrent « de couleurs et de carrousels ». *sic*).
Mais peu importent le songwriting fastoche et l’homogénéité – pesante aux premiers abords - du disque, c’est une proposition pop (et non foncièrement folk comme on a voulu nous le faire croire, n’espérez surtout pas rencontrer ici la réincarnation pailletée de Janis Joplin) que nous jugeons ici et nous la validons sans l’ombre d’une hésitation : parce que les mélodies y sont puissantes et fédératrices sans se forcer (and the award goes to… This Love, nos excuses à Under The Sheets qui n’aura pourtant pas démérité), parce que nous aimons follement le romantisme lancinant et doucement synthétique de The Writer ou d’Every Time You Go, parce que nous succombons sans broncher aux sirènes autotunées et presque (attention gros mot) dance de Starry Eyed, parce qu’enfin, piteusement, nous n’arrivons pas à trouver un mauvais titre sur cet album et qu’il s’agit incontestablement de l’une des plus jolies surprises de ce premier trimestre musical.
À écouter sous peine de poursuites : This Love (Will Be Your Downfall), The Writer.
À balancer sous peine de migraine : et bien, rien.
3 commentaires:
L'album est un véritable grower qui plus est. Si dès la première écoute, je l'avais trouvé joliment chanté (la voix d'Ellie est vraiment somptueuse), sa brillance pop assez simpliste comme tu le dis ne m'est apparue qu'après un petit moment.
Les ballades en particulier sont des bijoux (je ne me suis toujours pas remis de The writer).
Je croyais avoir laissé un commentaire ici, depuis le temps où j'ai écouté cet album grâce à vous mais non!
My mistake, erreur réparée, un simple mot pour dire que j'ai adoré Lights et merci à vous de m'avoir fait découvrir une si belle artiste :)
Oui c'est pas foncièrement mauvais mais ça reste tout de même bien faible question voix et mélodies , avec en plus de désagréable effets de répétition sur la fin de certain morceaux .
6 sur 10 et pas plus !
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