C'est évident, passer après un ras de marée tel celui de Leona Lewis n'est pas chose aisée. A plus forte raison lorsque l'on a une belle voix, lorsque l'on vient de la même émission de télé-réalité, et que donc, on fait tout comme elle. Il semblerait pourtant que l'équipe qui s'est occupée de la production de l'album d'Alexandra Burke l'ait compris et que, du coup, lui a concocté Overcome, un album sur-mesures.
Enfin, "sur-mesures", le terme est un peu fort, et pour une fois, nous allons commencer par un point faible de l'album : son côté générique trop présent sur certains titres. On va penser à Overcome, une resucée de Anytime (Kelly Clarkson) et You'll never be alone (Anastacia). C'est la même équipe, me direz-vous. Oui, sauf que même Ryan Tedder et Timbaland n'ont jamais osé s'auto-plagier de la sorte. Pathétique, heureusement qu'Alexandra sauve la mise avec une interprétation qui devrait être assez splendide en live (avec feux d'artifices, tout ça). On va également tout de suite citer le duo avec Ne-Yo, et s'en débarasser : Good night, good morning. C'est fade, déjà entendu des dizaines de fois : complètement inutile. Et ça fait, de surcroit, suite à Bad Boys, une chanson tubesque, mais lassante. L'album part donc mal. Mais tout est très vite rattrapé, et de la plus belle des manières.
L'opus semble hésiter entre deux univers : celui des ballades puissantes d'un côté, celui des up-tempos plutôt transcendants, de l'autre. Si ces derniers prennent l'avantage en termes d'exploitation singles (Broken heels faisant suite à Bad boys) et on comprend aisément pourquoi (Leona, reine des ballades, Alexandra, tu seras la Beyoncé anglaise), les ballades sont loin de démériter, et on trouve, dans Overcome, quelques perles. A commencer par The Silence, peut être la plus belle chanson de l'album, et sa plus grosse surprise, également, le titre étant produit par... RedOne. On ne l'attendait pas dans ce créneau, et c'est une sacrée claque. Gotta Go n'en est pas moins somptueux, et je suis d'ailleurs assez étonné de voir ce titre régulièrement cité parmi les plus mauvais de l'album, sur différents forums. La musique me prend dès le début, le refrain est une petite merveille, je m'imagine sur scène, au coeur d'un stade en délire, cheveux dans le vent, à lever les bras en regardant vers le ciel quand le refrain arrive. C'est peut être par ce côté un peu trop prévisible que le titre pêche, auprès des amateurs. Mais je ne désespère pas, c'est un grower, ça va prendre ! On passera sur They don't know, un peu fade, et sur Hallelujah, que vous connaissez tous (ça s'est vendu à plus d'un millions d'exemplaires au Royaume-Uni, si vous ne connaissez pas, c'est très mal !), pour se pencher du côté des uptempos, plus nombreux.
Premier d'entre eux, si l'on met de côté Bad boys, All night long. Rien à voir avec le titre de Lionel Richie, contrairement aux apparences. Si le titre sort, le #1 est assuré, et les déhanchements en clubs, également. Les "All night, all night, all night, all night loooooong" sont purement et simplement diaboliques. Bury me (six feet under) est un peu en décallage par rapport au reste de l'album, avec ses sonorités très vintage, que l'on ne retrouve que dans You broke my heart (le titre écrit par Pixie Lott). Pas particulièrement fan du côté un peu redondant de la chose et c'est rattrapé par Broken heels, le prochain single de la miss, une production RedOne assumée (RedOoooooone). Là encore, on trouve une petite ambiance vintage, mais beaucoup plus subtile que sur les deux titres précédemment cités. C'est frais, dansant, entraînant : un nouveau #1 pour la miss, à n'en pas douter. Dumb-dumb-dumb-dumb-dumb-dumb-dumb : c'est comme ça que commence la piste suivante. Energique, dansante, tout ça, le titre reprend les ingrédients de Broken heels, en demeurant un peu moins efficace, et se dotant d'un potentiel beaucoup plus lassant.
L'album est pourtant une réussite, surtout pour un sortant d'un télécrochet tel X-Factor. On se souvient en effet de l'émoi suscité par Bleeding love, le premier single de Leona Lewis qui avait pourtant annoncé un album assez hétérogène, alternant les tubes et les pistes inutiles. Ce n'est pas le cas de l'album d'Alexandra Burke qui permet à l'artiste de se garantir un avenir sans nuage dans les charts britanniques... et un peu plus loin. On pense notamment à l'Europe, France incluse (l'album sera disponible en janvier 2010), où le côté cheesy pop des refrains de Bad Boys devrait faire fureur. Mais on pense aussi aux USA, parce que la miss semble avoir de sérieuses cartes à y jouer.
On garde : The silence, All night long, Broken heels, Gotta go, Overcome (un plaisir coupable, dirons-nous), Nothing but the girl
On zappe : Bad boys, Good night good morning, Bury me (six feet under), Dumb.
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2 commentaires:
Overcome > Spirit
Pour comparer les deux albums de Leona et Alexandra :)
On verra le deuxième album pour Alex
Avec le recul, cette hésitation dont vous la rédaction parle me semble plus être un choix des producteurs derrière l'album ; en effet, Overcome est, à mes yeux, la CV d'Alexandra Burke, dans le sens où on l'a mise sur plusieurs genres différents, comme :
Des Up-Tempos variés (Bad Boys, qui est une sorte de disco coincée dans le Bronx, All Night Long, le titre commercial de l'album par excellence, Dumb, le quasi plagiat d'Aqua, Nothing But The Girl, un titre coincé entre Dumb et All Night Long, plus proche de Dumb que d'All Night Long quand même, et Broken Heels, aux rythmes (bidon, certes)),
Deux mid-tempos radicalement opposés (Good Night Good Morning, un titre électrisé aux relents Dancehall, Bury Me (6 Feet Under), le revival motown d'Alexandra),
Et des ballades de deux écoles : The Silence et Overcome, proches de l'image qu'on lui a collé sur X Factor mais bien aux refrains bien plus puissants, moins subtils que ceux de Leona, et des espèces d'hybrides dont le seul convaincant à mes yeux est Gotta Go, une ballade très douce, sans envolée, mais nécessaire sur le CV d'Alex, et They Don't Know, titre peu mémorable (pour de bonnes raisons, en tout cas) et You Broke My Heart, qui semble avoir été enregistrée pour des karaokés bon marché.
Avec la ré-édition qui arrive, menée par Start Without You, parodie merveilleuse du générique de Bob l'Eponge, j'ai hâte de voir la tournure que prendra la carrière d'Alex.
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