Un peu moins d'un mois s'est écoulé depuis la sortie de I Remember Me, le second album studio de Jennifer Hudson. Cet album, qui succède au premier album (Jennifer Hudson), a pris la seconde place aux Etats-Unis avec près de 165 000 copies écoulées. Pour cet opus, la chanteuse a collaboré avec de multiples auteurs et producteurs relativement connus (Rich Harrison, Ne-Yo ou encore Diane Warren) mais une question reste en suspens: que vaut cet album? Réponse tout de suite.
La découverte de l'album démarre avec No One Gonna Love You, la piste d'ouverture du disque. Cette piste, produite par Rich Harrison, est un mid-tempo R&B sans prétention dans laquelle la chanteuse invite celui qu’elle aime à oublier son ex car cette dernière ne l’aimera jamais de la même manière que Jennifer. Le résultat est honorable et l’interprétation livrée par l’artiste est correcte (elle n’en fait pas trop).
Intéressons-nous à la piste suivante qui n’est autre que I Got This, la piste produite par Stargate. Deux options s’offrent à nous : soit on a affaire à une piste façon Only Girl, soit c'est l'inverse. Fort heureusement, ils ont opté pour la seconde car cette piste est un mid-tempo pop/R&B des plus corrects. Les paroles ont le mérite d’être intéressantes car elles font référence à la vie de l’artiste. Tout comme la chanson précédente, la piste est portée par la voix de la chanteuse qui, visiblement, est en forme.
Revenons maintenant sur Where You At, le premier single de l’album (écrite par R.Kelly). Même si la chanson n’a pas l’étoffe d’un single évident, il faut reconnaître que la production reste correcte et les paroles soignées (elles évoquent une histoire d’amour qui ne repose sur rien). Au niveau de l’interprétation, rien à redire : sans trop en faire, Jennifer est très convaincante et très sincère.
Après cette piste mélancolique, Angel, la première chanson coécrite et coproduite par Alicia Keys (avec Swizz Beatz), arrive à point nommée. Cette piste très positive (dans laquelle Jennifer clame qu’elle souhaite notre ange gardien) aurait pu être interprétée par Alicia tant on reconnaît sa marque de fabrique. Toujours est-il que cette piste pop/soul est très plaisante.
S’il y a bien une chanson qui résume à elle seule toutes les épreuves traversées par l'artiste ces dernières années, c'est bien I Remember Me. Pour information, il s'agit d'un poème que Jennifer Hudson a écrit et qui a été adapté sous forme de chanson avec l'aide de Ryan Tedder: il en résulte une piste sincère et très poignante. Musicalement, l'ensemble est assez dépouillé et tout compte fait, c'est une bonne chose car la chanson n'avait pas besoin d'une production surchargée.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la chanson, Gone. En effet, malgré des paroles pour le moins correctes et d’une interprétation irréprochable, l’ensemble est gâché par cette instrumentale parfois trop surchargée (le rythme est tout bonnement insupportable).
Fort heureusement, la seconde chanson écrite par Alicia Keys vient prendre le relais. Le message d’Everybody Needs Love est… comment dire… enfantin. Et oui, tout le monde a besoin d’amour et et pour atteindre son but, il suffit d'y croire, de foncer. Mais le vrai point fort de la chanson n’est autre que la production signée Swizz Beatz. Il s’agit d’une énergique piste R&B/funk avec d’infimes touches de disco (ce qui n’est pas sans rappeler les productions Motown). Ah c’est sûr, ça change mais l’ensemble est plaisant. De plus, Jennifer Hudson s’éclate comme une petite folle sur cette chanson, que demander de plus ?
Don’t Look Down, la dernière chanson coécrite et coproduite par Alicia s’inscrit dans ce même registre (toutefois, la production sonne plus actuelle). Au même titre que sa consœur, cette piste joyeuse ferait un single joyeux.
Intercalée entre les deux chansons précédentes, Why Is It So Hard, la piste coécrite et coproduite par Ne-Yo a bien du mal à se distinguer. Et il faut reconnaître que la chanson n’est pas l’une des meilleures chansons du disque : c’est certes joli et tout mais c’est un peu générique.
Terminons cette exploration de l’album avec les trois reprises. La première reprise n’est autre que Still Here, une ballade très touchante interprétée à l’origine par Natasha Bedingfield (sur son second album studio). Si la version de Natasha est déjà convaincante, celle de Jennifer l’est également.
Seconde reprise, Feeling Good n’est pas inconnue du public car elle a été interprétée par de nombreux artistes dont Nina Simone. Honnêtement, cette version est assez correcte mais elle illustre surtout l’état d’esprit actuel de la chanteuse.
Terminons sur la piste de clôture de l’album à savoir Believe. Il s’agit d’une reprise du groupe country Brooks and Dunn qui parle d’un enfant qui s’est lié d’amitié avec un vieil homme qui, malgré la perte de sa femme et de son fils, croit en Dieu (grosso modo, c’est ça). La version de Jennifer se rapproche davantage des pistes gospel et le résultat est des plus convaincants : la chanteuse a bel et bien rendu justice à cette chanson.
Sans être l'album de l'année, I Remember Me est globalement relativement bon dans son ensemble (en plus, Jennifer n'en fait pas trop avec sa voix). Il est même plus solide que le premier album; album qui n'était pas mauvais du tout (si on enlève certaines pistes). Pour l'instant, l'album a l'air de s'en tirer correctement aux Etats-Unis... espérons que les singles qui vont suivre vont permettre à l'album de se maintenir.