Vous le savez, fin d'année rime bien souvent avec bilan (oui bon hein, on a qu'à dire "fin d'an", si vous tenez vraiment à ce que ça rime). Et
2009 n'est pas une exception. Comme chaque année, nous avons eu notre lot de déceptions (coucou Nelly Furtado) et une bonne dose de surprises, agréables pour la plupart. En ce mois de décembre, nous avons donc décidé, chacun à notre tour, de vous présenter 10 albums qui ont marqué notre année, sur lesquels on a remué les fesses (ça nous arrive assez régulièrement, si vous vous posez la question), qui nous ont permis d'emballer (on plaisante, nous n'avons évidemment pas de vie amoureuse, HM étant notre seule raison de vivre) ou qui nous ont tout simplement épatés, sidérés, retournés, BREF, mis sur le cul, vous l'aurez compris. L'occasion pour vous peut-être d'en découvrir certains, ou de voir confirmer votre avis sur d'autres.
Quatrième épisode, celui-ci met en valeur les chocolats (évidemment on est en plein dans les fêtes !). Comme ces délicieuses confiseries déclinées dans toutes les saveurs, j'ai essayé de choisir dix albums divers, qui offrent un panorama de mon année musicale.
Miranda Lambert • Revolution
La révolution, elle en est le leader: cet opus comme les précédents, est à l’origine de titres country parmi les plus prodigieux de la décennie. Miranda est la rebelle du mouvement et sur sa lancée, elle ose encore confronter deux ambiances : girly rock et bluesy. Deux domaines dans lesquels elle excelle. Simple guitare sèche et voix vibrante ou grosse artillerie et head banging, Miranda est sur tous les fronts dans son rôle de femme indépendante bercée par l’amour. L’album est dans le top 10 2009 de plusieurs rédactions musicales. On ne peut s’être trompé, passer à côté est un crime que même l’innocente Taylor Swift ne saurait vous pardonner.
La Miranda Touch, inimitable : Maintain The Pain, deux courtes minutes capables de vous retourner une salle.
Jessie James • Jessie James
Début 2009, Island s’arrange pour créer un buzz autour de Jessie et son concept country/pop. L’affaire semble dans le sac, manque de pot, cinq mois après la sortie de l’album, l’alchimie ne prend toujours pas. En tout cas, ce n’est pas l’absence de production qui pèche. Tous les plus grands faiseurs de tubes sont là, aux petits oignons pour servir cette demoiselle à la voix d’or. L’alliance est magique, comme celle des deux styles qui caractérisent sa musique. On passe d’une ballade proprette à des riffs country endiablés. C’est coquin, pas aussi vulgaire que le make-up dont elle se recouvre le visage chaque matin, et de dérision elle ne manque pas pour écrire ses textes. Un disque qu’on apprécie pour ce beau mélange corsé.
Le tube sur lequel la Christina de Stripped aurait bavé : Burn It Up, et Jessie James à la hauteur de son patronyme en vraie castratrice.
Britt Nicole • The Lost Get Found
Dieu doit se punir de trouver ça si bon. Attendu comme le messie par les fans de la belle, The Lost Get Found reprend les codes du grand frère. On reste en compagnie d’une musique pop à cheval entre les années 90 et aujourd’hui, prudemment métissée d’électro et de r&b. Fidèle croyante, dans cet album Britt ne manque pas de souligner toutes les minutes son amour pour le Christ et la religion. Point notre dada, mais il faut constater, le cœur y est, comme l’émotion dans ses lumineuses ballades. Un coup de fouet salutaire pour cette musique conservatrice ; pas de doute, la Christian Pop de la sainte Britt a de beaux jours devant elle.
Le titre bon à se damner : Headphones, ça va balancer chez les évangélistes du monde entier.
Miranda Lee Richards • Light of X
Ecouter cet opus, c’est comme être en apesanteur sur la Lune. On est pénétré par une sensation de quiétude de bout en bout, et rien ne vient briser cette harmonie. Une note acoustique submerge la production, qui heureusement laisse respirer l’artiste et les textes écrits par ses soins. Le voyage commence et se termine sur un message doux et poétique. Miranda, artiste indie pop par excellence, réussit à proposer un opus égal, juste plus mature, dix ans après son premier essai. Un album folk avec un cheval et un crépuscule en couverture, forcément on adhère.
On est tout chamboulé par : That Baby, qui accélère crescendo et à la fin nous hante.
Kate Earl • Kate Earl
Une princesse du jazz qui laisse tomber cette musique noble pour les sirènes de la mainstream pop : ça c’est déjà vu, ça a parfois tourné au fiasco, mais Kate passe le cap avec brio. Ce deuxième album garde quelques traits communs avec le premier et sa passion du piano n’est pas étouffée. Pour le reste, on a parfois le sentiment que Timbaland est au commande. C’est donc un pot-pourri abouti de pop et de folk qui nous est servi, un style en vogue pour une jolie musique fruitée, classique et classe en même temps.
La pépite qui se détache : Only In Dreams, un délice rétro, qui aurait pu trouver sa place sur l’album d’une autre chic demoiselle : Candie Payne.
Sahara Hotnights • Sparks
Un album de reprises, ça n’est pas toujours mauvais. Et lorsque cinq ingénues se frottent à des titres d’univers très différents et les mettent à la sauce Power Pop, ça décoiffe carrément. On a l’impression que les quatre musiciennes ont conçu ce projet comme un trip psychédélique, pondu entre les 70’s et 80’s . Pourtant, pas besoin d’être sous l’influence de drogues pour juger de la grande qualité de Sparks. L’atmosphère du disque est électrique, parfois menaçante. Dans tous les cas on vit en écoutant ces mélodies (re)travaillées, et cette voix légèrement éraillée, qui braille ou fredonne tour à tour.
La reine des reprises : Calm Down, désinvolte et pêchue. Un morceau foudroyant dans un album sans défaut.
Amy Diamond • Swings & Roundabouts
Depuis quatre albums, ce petit bout de femme nous soumet un travail constant et soigné à défaut d’être culotté. Dans Swings & Roundabouts, sa pop suédoise continue d’évoluer sagement et s’y glissent pour la première fois des notes dance. On la sens de temps en temps coincée par son image, et les clins d’œil à ses succès antérieurs ne manquent pas, mais cette star en herbe avance vers la majorité, décidée à s’élever au même rang que ses héros. La rupture est moins surprenante que sur Music In Motion, l’album est un seuil en dessus, on l’affirme. De toute façon, le changement on a le temps de le voir venir, d’ici là gavons nous de ces niaiseries dont seuls les scandinaves ont le secret.
Le vrai guilty pleasure : Fast Forward, c’est le temps du S Club et des merdes Disney. On en redemande chaque année.
Patty Loveless • Mountain Soul II
Ce disque est auréolé par l’un des plus beaux succés presse de l’année aux USA, et c’est une claque. Cette grande dame, plus toute jeune, n’a pas la voix angélique d’Alison Krauss, toutefois elle interprète et conte chaque petite histoire d’une façon unique et avec foi. On admire son aisance et la sincérité qu’elle met dans ce deuxième volume (le premier est sorti huit ans en arrière), recueil de musique bluegrass ou country traditionnelle (banjo et sa clique sont évidemment à l’honneur). Toutes nos émotions semblent capturer sur ce CD, on est touché par la grâce de Lady Patty.
Le titre pour lequel on versera plus d’une larme : Prisoner’s Tears, un texte merveilleux. Les frères Cohen pourraient s’en emparer pour un de leurs prochains films.
Måns Zelmerlöw • MZW
En France, il serait vite catalogué chanteur pour midinette : look étudié, (très) belle gueule, chansons mièvres… Heureusement, Måns est suédois, heureusement aussi son deuxième album offre autre chose que de la bouillie sentimentale. Ce rival d’Enrique Iglesias, au sang plus froid et au talent moins grossier, est à l’origine de la plus belle surprise 2009. MZW est un disque qui porte haut les couleurs de l’europop, et sans prétention se hisse au niveau des dernières galettes familières du genre. C’est 100% déjà-vu mais les beats disco et son charisme ont eu raison de ma pauvre âme. A mettre entre les mains de toutes les Dancing Queen…
Le tube qui nous l’a révélé : Hope & Glory, qui aurait du gagner le Melodifestivalen, gagner l’Eurovision et gagner vos cœurs.
Karin Park • Ashes To GoldL’electropop est un style qui s’exporte très bien en Scandinavie. Karin Park s’est engouffrée dans la brèche avec ce troisième album, plus sombre, mais le succès lui fait toujours faux bond. Au programme de cet opus, un déballage de musiques électroniques, tout ce qu’il y a de plus actuel, en particulier la vénérée synthpop. L’ambiance est énigmatique, froide, nordique, rien d’original en apparence sous le soleil de minuit… Mais les coutures sont parfaites, et les finitions ne dénaturent pas les mélodies ni la voix restée authentique de Karin. C’est un envol vers les cimes, et un album qui grâce à son talent côtoie depuis avril Robyn et Björk dans ma cd thèque.
Le titre le plus envoûtant : le minimaliste
Jungle Woman, inspiré par l’Asie, et envahi par une atmosphère zen. Pour les stressés qui recherchent un son apaisant, le must.