Critique | Adele • 21

Ces dernières semaines, nous avons beaucoup parlé d’Adele. Il faut dire qu’avec Rolling In The Deep et Someone Like You, la jeune artiste introduit avec brio 21, son second album. On dit souvent que le cap du second album est un cap difficile à franchir pour un artiste : est-ce le cas pour la chanteuse britannique ? Réponse tout de suite !

Dès les premières écoutes de l’album, une chose s’impose d’elle-même : par rapport à 19, on perçoit une évolution à différentes échelles. A commencer par l’échelle musicale : dès la piste d’ouverture, on sent que cet album album est un peu plus riche. D’ailleurs, Adele explore de nouveaux registres musicaux avec beaucoup d’aisance : la pop/alternative (Rolling In The Deep), le blues (Rumour Has It), la pop avec une pointe de country (Don’t You Remember) ou de R&B (Set Fire To The Rain). Toutefois, on retrouve aussi ce qui fait le charme de 19 à savoir ses superbes ballades teintées de soul (Turning Tables ou encore One & Only, une piste où l’on trouve aussi des influences propres au gospel). Lovesong (une reprise des Cure) surprend à cause de ses arrangements teintées de bossa/nova mais elle n’apporte pas grand-chose à l’album.

Outre cette légère progression au niveau musical, c’est incontestablement au niveau des textes et de l’interprétation que l’on sent la différence. Néanmoins, le thème exploré par Adele est le même que sur le premier disque à savoir la fin de son histoire d’amour. Et même si ce thème n’a strictement rien de révolutionnaire, la chanteuse l'aborde différemment et le résultat est là : les paroles sont plus matures et surtout, riches en émotions. De toute évidence, la jeune femme a fortement été marquée par la fin de cette histoire et ça se sent car elle interprète des chansons comme Rolling In The Deep, Set Fire To The Rain, Take It All ou encore Don’t You Remember avec beaucoup d’énergie (sans trop en faire heureusement), de sincérité. Cependant, on sent de temps à autre une lueur d’espoir, une envie d’avancer malgré la tristesse (One & Only, I’ll Be Waiting par exemple). Cette impression est d’autant plus présente sur Someone Like You, un sublime piano/voix (annoncé comme nouveau single) qui clôture à merveille 21.


Malgré une reprise assez moyenne de Lovesong, force est de constater que 21 est un album solide qui s’avère être une réussite sur tous les plans. Et Adele a d’autant plus de mérite car elle a eu la bonne idée de ne pas surfer sur la vague pop teintée d’électronique (pas toujours de bon goût) qui domine actuellement le marché musical. Bravo!