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vendredi 19 février 2010

Critique | Corinne Bailey Rae • The Sea

Il y a un peu plus de trois semaines, la talentueuse Corinne Bailey Rae a commercialisé The Sea, son deuxième album studio. Quatre années se sont écoulées entre ce nouvel opus et son premier album éponyme (4 millions de copies vendues) mais un tel écart entre ces deux albums s’explique par la pause qu’a prise la chanteuse après le décès de son époux en 2008. Mais il y a une question à laquelle je n’ai pas encore répondu : est-ce que cet album vaut le coup ? Réponse tout de suite.

Difficile de nier le fait que Corinne Bailey Rae a été profondément marquée par le décès de son mari : ce constat s’impose de lui-même et les exemples ne manquent pas. A commencer par Are You Here, la piste d’ouverture du disque : cette piste qui s’inscrit dans un registre alliant sonorités soul et blues et à la fois triste et belle car les paroles et l’interprétation sincères livrées par la chanteuse ne laissent nullement indifférent. Dans un registre soul un peu plus dépouillé, I’ll Do It All Again, la piste suivante, est toute aussi belle et désarmante. C’est également le cas de I Would Like To Call It Beauty une ballade acoustique/jazz que l’on retrouve en piste 7 du disque. A la toute fin de l’album, nous retrouvons la chanson-titre (The Sea), une ballade folk très poignante dans laquelle Corinne exprime le fait que cette blessure est encore présente.

Toutefois, on sent également chez l’artiste l’envie de se reconstruire, de faire face avec courage. C’est ce que j’ai ressenti lorsque j’ai écouté Feels Like The First Time (piste 3), une piste entraînante un peu plus pop qu’à l’accoutumée (et sublimée par la présence des violons). Dans une ambiance similaire, The Blackest Lily (piste 4), une contagieuse piste blues dans laquelle l’artiste demande sans détours « Colour My Heart, Colour My Heart, Make It Restart... ». Mine de rien, Corinne sait aussi se montrer un peu plus sensuelle : elle le prouve brillamment au travers de Closer (piste 5), un mid-tempo soul/jazz pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur. Soyons honnête, Paris Nights/ New York Mornings (piste 8) n’a rien à voir avec sa consœur mais néanmoins, elle brille de par le caractère positif qui se dégage de cette piste (et l’interprétation proposée est des plus convaincantes d’ailleurs). Diving For Hearts (piste 10) est parfois un peu triste mais l’interprétation subtile de la chanteuse m’a permis d’apprécier ce titre à sa juste valeur.

Je vais terminer cette critique en évoquant les deux chansons restantes ; deux chansons que j’ai adoré et que j’écoute avec un plaisir non dissimulé. Paper Dolls, la piste 9 de l’opus, est à reprocher de The Blackest Lily au niveau des sonorités… le tout avec une petite touche venue tout droit des 60s. Mais il n’empêche que cette chanson quelque peu mélancolique reste entraînante. Il ne reste plus que Love’s On Its Way, une ballade soul/gospel qui illustre parfaitement l’ambiance générale du disque… entre tristesse et envie de célébrer la vie.

Il est temps de conclure et je ne vais pas passer par quatre chemins : The Sea est un bon album… un très bel album même. Sans pour autant provoquer de cassure nette par rapport à son premier album, Corinne Bailey Rae prouve qu’elle a bel et bien évoluée aussi bien musicalement qu’au niveau de l’écriture et de l’interprétation… une chose qui mérite amplement d’être saluée. Pour écouter ce disque légalement, rendez-vous sur le site MusicMe.

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