Comme si de rien n'était...

Le voici donc, cet album que la France entière - s’étant pourtant ruée par millions sur le premier opus de l’interprète - fera mine de détester pour cause de désaccord avec la politique (et la gueule) de sa muse présidentielle.

Et pourtant, tout ce qui nous a séduits chez Carla Bruni, de ses accents jopliniens et sa douce voix françoisesque à son phrasé envoutant quelquefois emprunté avec un bonheur insolent à Barbara, de ses textes gentiments érudits à son spleen pudique et saisissant, tous les ingrédients du grand consensus national sont réunis sur ce troisième album indéniablement réussi qui devrait recevoir un accueil enthousiaste et mérité si nous daignons ne pas être idiots.

Ne soyons donc pas cruchons, balançons bien loin les préjugés UMP et savourons en guise d’amuse-bouche classieux le plus beau titre de "Comme si de rien n’était", Déranger les pierres :

Spencer