La suggestion du dimanche: Jessie James

Si l’on vous dit que la country revient à la mode, vous nous croyez ? Evidemment il faudra voir plus loin que le bout de votre nez. En France, ce courant à l’image d’une musique pour beaufs et nostalgiques de Dallas. Aux Etats-Unis, Carrie Underwood, Taylor Swift, Keith Urban ou Sugarland sont autant de noms qui ont marqué ces deux dernières années. En mélangeant la country traditionnelle à des rythmes pop, ils ont assuré à cette musique (qu’on ne cesse de voir comme l’équivalent de la variété sauce américaine) un avenir et une descendance. Des chanteuses aussi éloignées artistiquement que Jewel et Jessica Simpson, ont même rejoint la longue liste des artistes country (au moins le temps d’un album). On s’évertue à chercher la nouvelle star dans un registre pop ou r&b, avec Jessie James je tiens le pari, la country tient sa revanche !

Bien, avant qu’une horde de cow-boys ne me saute dessus, je vais nuancer mon propos. Jessie James ça n’est pas que de la country, ça n’est pas Dolly Parton encore moins Patsy Cline. Sa musique est bien plus éclectique et ne se limite pas à ce seul genre. La diversité est même le point fort de ses réalisations. Cette jeune américaine au physique pulpeux est aussi pin-up que Marilyn, aussi sauvage que Claudia Cardinale. Physiquement, elle tient une étrange ressemblance avec Gabriella Cilmi (dont nous vous avions parlé). Vocalement, elles partagent le même don, coïncidence ! Si Gabriella puise du côté d’Amy Winehouse, pour Jessie James il faudra chercher du côté de Christina Aguilera (attention, c’est flagrant). Un timbre de chanteuse soul comme l’australienne mais très nasale comme notre Cricri. Sa voix est d’une richesse incroyable pour son jeune âge (vingt ans) et c’est particulièrement déroutant. A l’aise en chant et en écriture, aucune barrière ne pouvait se dresser entre elle et un label. Island Records l’a depuis prise sous son aile et la choit.

Son premier single My Cowboy en apporte la preuve. Il a comme producteur pas moins que John Rich, déjà célèbre pour avoir collaboré avec Faith Hill et Gretchen Wilson ou avoir supervisé le dernier disque de Jewel. Cette chanson est particulièrement efficace dans le sens où elle se distingue des tubes FM habituels. Le style n’est pas clairement défini mais surprend : base country, jeu plutôt rock et un bon fond de mélodie pop. En piochant par ci par là, des artistes aussi diverses que Shania Twain ou Jojo auraient pu en tirer – à mon avis – quelque chose. Le tout prend de temps à autre des airs de Jessica Simpson (These boots, Push your tush), un brin moins niais ! A l’aube de son lancement en radio, difficile de dire si oui ou non il sera un succès mais l’audace qu’on y a mis pourrait bien jouer en sa faveur.

Sur son myspace, les chansons qui se succèdent sont autant de bons moments passés à l’écouter. Son univers est hétéroclite et au contraire de beaucoup de starlettes, pas figé. L’étendue du registre donne un sacré coup de vieux à la discographie de Shania Twain. Guilty, Liar, Blue Jean, autant de noms pour autant de sons. Je vais éviter de passer tous les styles en revue mais il y a de quoi satisfaire chacun d’entre vous, oui. Deux producteurs suffiront pour patienter: Neyo et Guy Chambers. En attendant des infos sur l’album…

Aurélien.