En 2007, parmi les 10 meilleures ventes de disques, on dénombre 4 premiers albums (Mika, Christophe Maé, Christophe Willem et Vitaa, de 500 à 900k pour les trois premiers et 300k pour la cocu). Des albums qui ont chacun séduit par leurs styles bien à eux et par des singles très populaires. Seulement voilà, leur successeur pourraient très bien êtres les bides de 2009/2010…
La pression du second album est inévitable pour un artiste, en particulier si le 1er opus à été un succès public et critique (le second peut encore être mis de côté). Carla Bruni en a par exemple fait les frais : après le triomphe de Quelqu’un M’a Dit (plus de 2 millions d’exemplaires vendus à travers le monde), No Promises se plante et ne dépasse pas les 80.000 ventes en France. Album concept en anglais qui a pour le coup trop déstabilisé le public conquis par sa guitare et ses ballades en 2002. L’ex-mannequin ne lâche pas l’affaire et sort son 3ème (et supposé dernier) album ce mois-ci, et qu’importe les ventes… Mais la plupart du temps, le phénomène se contente de s’estomper, et un album bien trop souvent dans la même veine ne permet pas de le raviver. Evanescence vous le dira, le groupe qui a profité de la vague Pop/Punk/Ado Rebelles en manque de lames de rasoirs il y a quelques années, vend 12 millions d’un Fallen pas mal fichu dans le genre (avec une jolie ballade bien suicidaire, Immortal) et n’a du succès qu’au Portugal avec leur second opus, The Open Door. Dur dur, l’eye-liner coule à flots…
La reconnaissance met parfois du temps à pointer le bout de son nez. L’artiste perce de son côté, parvient à sortir son premier bébé mais pour certain, la claque est déjà là. Le public ne prend pas, les radios ne jouent pas. Un style sûrement trop en avance avec la tendance actuelle, Amy Winehouse et Raphaël sont deux exemples types. Les deux connaissent le flop avec leur premier album (5 semaines dans le Top 200 Français pour Raphaël). Passons sur le second album de Raphaël, et penchons nous sur leurs cartons respectifs. Ce dernier livre un opus de lover un peu bohème (Caravane) au moment où la chanson française à texte trouve un souffle nouveau (Camille, Bénabar…), ses singles cartonnent et l’album dépasse le million, et redonne au passage une seconde jeunesse a ses anciens projets. La Winehouse, elle arrive à mettre les charts du Monde à ses pieds avec ses chansons jazzy et sa voix chaude comme on en entend trop peu. Une multitude de singles les uns plus accrocheurs que les autres (Rehab, You Know I’m No Good, Tears Dry On Their Own…) et Back To Black devient l’album le plus vendu en 2007. Sortir les bonnes choses au bon moment reste une formule imparable.
Cela fait mal au cœur (ou le soulage, au choix), mais on assiste parfois à une lente descente des ventes, albums après albums. L’artiste lasse, n’intéresse plus, n’évolue pas suffisamment avec son public où n’est plus vraiment dans le coup… Le second album d’Alizée, Mes Courants Electriques accusera une baisse d’1 millions d’exemplaires avec Gourmandises, son 1er album. La faute sûrement à une équipe recyclé (Farmer/Boutonnat) et qui n’a pas su gardé l’enthousiasme suscité par Moi Lolita malgré des titres bien diffusés en radio et télés. Le 3ème album (Psychédélices) se contente d’enfoncer le clou. Alizée est donc l’exemple type de la décadence commerciale. Un produit adopté, adoré et tout aussi jeté et remplacé par d’autre qui connaîtront surement le même sort. Les instigatrices des mouvements féminins musicaux qu’ont été le Girl Power et le phénomène lolita connaissent une carrière identique. Tandis que Britney Spears passe d’un album à 24 millions d’exemplaires à un Blackout peinant à en atteindre 2 (5 albums), les Spice Girls elles, passent de 23 à a peine plus d’1 million de ventes en 3 albums. Geri a quitté le navire et en a profité pour le faire couler (Britney s’est, elle, coulé plus ou moins toute seule).
Il existe cependant des carrières plus classiques, faites simplement de haut et bas (Madonna a connu 2 flops et 2 succès sur ses 4 derniers albums par exemples), ou de succès jamais démenti grâce à une musique de qualité et une fan-base souvent importante (Coldplay continue de vendre en masse avec son 4ème album, les trois premiers ayant fait en moyenne 10 millions d’exemplaires). Ceux-ci démontrent alors qu’un succès n’est jamais vraiment acquis, que l’artiste soit populaire ou non, qu’il suive la tendance ou qu’il la créé… La crise du disque n’y changera rien, rassembler les foules reste possible, même pour plus de 15€.
Cédric.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire