[Critique] Christophe Willem apôtre de la Pop

Quelques jours avant sa sortie officielle, Hall-Musique vous propose une première critique, exclusive, du nouvel album de Christophe Willem : Caféine.

L'album s'ouvre avec L'Homme en Noir, une piste aérienne, électro évidemment, mais légère et très fraîche. Le titre s'impose pour moi comme un single, mais nous verrons que les potentiels singles ne manquent pas.
C'est au tour de l'attendu duo avec Kylie Minogue sur une chanson issue de X, dernier album de la belle australienne : Sensitized. Un retour à la maison pour une chanson qui sample du Gainsbourg. La chanson est particulièrement sympathique, certes, mais n'apporte que peu de choses par rapport à la version que nous connaissions.
La demande, une piste qui me fait penser à un croisement entre Camille (pour le côté acapella) et Robyn, pour cet esprit pop un peu déluré. Disons qu'il y a pire référence. La chanson, toute en paroles simples (conforme à l'esprit du titre, et au côté routinier qui est abordé) s'envole sur son dernier tiers. Très efficace. Diablement efficace.
Entre nous et le sol est une reprise d'une chanson non commercialisée par Britney Spears. Elle a eu tort, la demoiselle. Cette version française conserve le côté électro pop de l'originale. Ce côté planant, également. Un reproche à Christophe cependant, une voix "sensuelle" un peu trop poussée, trop forcée, pas assez naturelle.
Après cette interlude de pop assez mieleuse, Christophe lance Plus que tout, une piste mélodieuse, à la rythmique infectieuse, sans friotures, avec du violon... tout ce que j'aime, dans une chanson. Se doit d'être un single.
Je serai plus partagé quant à Coffee, un peu surchargée d'effets et de mélanges de voix. Tout le contraire de Fragile qui devrait ravir les amateurs du premier album déroutés par l'orientation stylistique de cet opus. Une nouvelle orientation stylistique dont Trash est un exemple parfait, mais avec le côté tubesque qui manque à Coffee : une piste estivale entêtante, psychédélique, à l'image de Tu te fous de nous, et de sa boîte à rythme qui saccade le morceau.
Vient ensuite mon morceau préféré, Heartbox. Ce titre, chanté en anglais, transpire la pop suédoise. Du Robyn, du Kylie, du Danny (un blondinet suédois s'illustrant dans ce registre de pop très très sucrée) une musique propre et entraînante, autant d'éléments laissant espérer que cette chanson ne connaisse pas le sort honteux de Kiss The Bride. Honteux.
L'album se clôt sur Yaourt & Lavabo et Si Je Tombais. Deux pistes épurées, de deux façons différentes : Yaourt & Lavabo s'illustre dans son style de ballade teintée d'électronique, quand Si Je Tombais brille par son caractère épuré.

Au final, cet album s'illustre à merveille dans son style électro-pop et s'impose comme un des rares albums à pouvoir faire briller la pop à la française (le seul ?). Une pop brillante, accessible et inspiré pour un album particulièrement sensuel. Bien sûr, il déroutera les grands amateurs de la pop épurée du premier opus : mais n'est ce pas là le commun des vrais artistes ? Prendre le risque de dérouter pour séduire chaque fois un public différent, tout en emmenant avec nous notre noyeau de fans fidèles ? Un noyeau qui risque de s'agrandir, avec cet opus... brillant.