Scandipop : Yohanna

Deuxième artiste de l’Eurovision à faire l’objet d’un article : Yohanna. A dix-huit ans et en quelques mois, l’islandaise est devenue une vedette dans son pays, où elle a arraché la place de #1 du top plusieurs semaines. Au lendemain de l’Eurovision, c’est l’Europe entière qui est tombée sous le charme de la blonde angélique. Un succès surprenant pour l’outsider du concours, qui pourrait la conduire sur les traçes d’Alexander Rybak…

Comme ce dernier, Yohanna a derrière elle un long parcours d’artiste. Une récente occasion l’a même amenée à se déplacer sur New-York. Un premier rôle sur une scène de Broadway, on a vu pire. Loin de l’image de débutante qu’on pourrait lui coller en raison de son âge, la jeune femme a été initié dès son enfance à la musique et au chant. De l’avis de toutes les personnes avec qui elle a travaillé, Yohanna fait preuve d’une technique exceptionnelle. Son temps, elle l’a passé à se perfectionner auprès de professionnels, parvenant à conjuguer ses études et sa passion. Durant sa jeunesse, elle sortira trois disques en Islande (dont l’un constitué de chants de Noël). Rien de bien fameux.

Après une pause de cinq ans, que s’était accordée l’adolescente pour mûrir vocalement et trouver un style, 2008 marque son vrai retour. Affirmée et prête à (re)conquérir son île, elle sort un nouvel opus Butterflies & Elvis. Un album au caractère brit-pop prononcé. Pas très paillette, ni trop de malice façon scandipop, c’est certain. Bien qu’un peu fade d’une traite (du tonus bordel !), Butterflies & Elvis n’en est pas moins sympathique. C’est un premier jet consistant et sa voix permet de passer de très beaux moments, apaisants. Il n’y a rien de comparable avec ses cousins (Björk, Sigur Rós, Emiliana Torrini), Yohanna est fleur bleue et ça se ressent sur Miss You, le premier extrait (et une des plus jolies pistes).

Quelques mois après la promotion du disque, ses facilités et son talent précoce lui valent en tout cas d’être choisie comme candidate islandaise à l’Eurovision. 2009, consécration, elle termine #2 lors de la cérémonie et est propulsée avec Is it True dans les tops 50 de nombreux pays européens (déjà dans les hautes sphères en Scandinavie). Si après quelques jours, la fureur et le succès se tassent un peu, on parie qu’un peu de programmation radio lui permettrait de se maintenir. Aujourd’hui se profile à l’horizon une réédition de Butterflies & Elvis, qui accueillera Is It True. Suffisant pour percer sur le marché européen ? Avec l’offre déjà prolifique dans ce registre, je crains qu’elle ne reste pour l’instant en retrait. Il lui faudra sûrement plus qu’une voix (aussi divine soit-elle) pour espérer s’imposer face aux ténors. A elle de faire les bons choix artistiques (ce qui semble bien parti).

Yohanna - I Miss You