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mardi 15 septembre 2009

La suggestion • Kate Earl


Kate Earl est une chanteuse américaine d’origine philippine. Derrière sa frange, on devine d’ailleurs les traits (asiatiques) gracieux hérités de sa mère. Une jolie fille, une de plus sur le marché, qui s’est faite remarquer à ses débuts, non pour son déhanché sexy, mais à travers un album énigmatique et personnel : Fate Is Hunter (réalisé peu après la mort de son père, le disque porte les stigmates de cette perte). Elle avait alors mis ses dispositions en chant, à la guitare et au piano au service d’un jazz un peu folk et soul. Une fusion accomplie avec brio. Son style lui a valu des comparaisons avec les plus illustres artistes féminines du genre (Fiona Apple, Joni Mitchell et toute la smala y est passée) et son interprétation vulnérable et pure, un sacré soutien de la presse . Nous, on pense aux exquis Sweet Sixteen, Come This Far, Free et Silence, avant-goûts d’une carrière que l’on espère longue.

Mais tout comme Feist ou Nerina Pallot (auxquelles j’ai pensé plus directement), Kate a pris pour son deuxième album une option "grand public". Décidée à révéler une autre facette de son art (ou contrainte par Tommy Mottola), elle s’engage dans une voie moins risquée avec des sons plus dans le vent. Pour un temps, finies les salles enfumées des cafés et bonjour au grand air des festivals. Sur son nouvel opus Kate Earl, elle lorgne ainsi sans équivoque du côté des récents succès pop-folk. Ce qu’elle perd pour certains en authenticité, elle le gagne en diversité. Le disque est moins borné à un style ; la chanteuse descendue d’Alaska, délaisse l’univers froid du premier pour un crochet plus lumineux et colorée (en accord avec la pochette, œuvre lomographique).

Melody, premier single, est l’exemple classique de l’artiste qui se lance dans la mare déjà pleine de l’indie pop. Très connoté donc, très peu original mais pourtant une véritable carresse pour nos oreilles ! Le titre offert gratuitement sur iTunes courant août, n’a récolté que des commentaires favorables.
Le reste de l’album est partagé entre autant de chansons positives, traitant les thèmes habituels d'une jeune femme (les relations sentimentales, ses angoisses), comme un journal intime, mais avec plus de légèreté que sur le précédent. Côté sons, la majeure partie est donc plus accentuée pop et conforme aux dernières tendances adoptées par les radios. Par exemple, sur nos titres préférés, on a l’impression de retrouver des éléments de Battlefield (Everlasting et son refrain épique) et Timbaland (All I Want, Jump). All I Want : avec un peu de volonté, voici ce qui pourrait devenir le tube de l’album (et de sa carrière !). Sur le tout on s’attarde avec bonheur et si on regrette le manque de fantaisie -disons que l’éclosion de nombreuses artistes du même rang en ce moment ne rend, au final, service à aucune-, on entrevoit un projet sincère mené avec beaucoup d’idées. Retour sur les années 70 et ABBA dans Only a Dreams, soupçon d’électro façon Lights pour When You’re Ready etc.

Même si Kate est le stéréotype de l’artiste pop-folk version ‘00 (jolie fille au style décontracté, talentueuse, personnalité discrète) et un appât à "bobos", on ne peut s’empêcher de craquer sur sa voix cristalline (pour vous en convaincre, écoutez Sweet Sixteen sur son premier album) qu’elle met délicieusement en scène, avec ses textes, dans sa musique.

Kate Earl - Melody (video)

Kate Earl - All I Want (audio)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Album excellent quant sortira t-il en France ???


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